OSEZ dire NON

Pourquoi dire « non » est-il si important pour la confiance en soi ?

Parce que, si vous ne savez pas dire « non », c’est votre intégrité même qui est menacée.

Savoir dire « non » aux autres est indispensable :  pour vous respecter vous-même, pour vous faire respecter par les autres.

Si vous dites « non » régulièrement, vous donnerez de la valeur à vos « oui ».

De plus, vous disposez d’une troisième possibilité, entre le non et le oui : la négociation.

Ainsi vous passerez d’un « oui » stéréotypé à tout le monde, à une vaste palette de possibilités : oui, non, oui mais en contrepartie…

Pour vous aider, je vous propose une méthode en quatre étapes.

1- Prenez conscience des conséquences de votre incapacité à dire « non »

– Vous ne posez pas de limites aux autres.

– Ils peuvent vous exploiter et vous considérer comme une « bonne poire ».

– Vous ne préservez pas votre personnalité, votre intégrité

Laissez-vous vos fenêtres et votre porte d’entrée ouvertes ? Laissez-vous n’importe qui pénétrer chez vous ? Non, bien sûr, vous fermez les portes et les fenêtres pour préserver votre intérieur. Faites de même avec vous de temps en temps.

Dites non et fermez la porte, Dites stop, ici on n’entre pas. Ici, c’est mon intimité.

Mais comment faire pour s’opposer aux autres ?

2- Opposez-vous aux pensées négatives qui vous empêchent de dire « non » 

Pensées gênant les refusPensées favorisant les refus
Si je dis non, il va très mal le prendre !Il est important pour moi de dire non. Je vais essayer de le faire sans le vexer.
Cela va entraîner un conflit.C’est possible. Mais, de mon côté, je vais tout faire pour dire les choses en respectant l’autre le plus possible.
Si on me demande quelque chose, je dois le faire.On m’a éduqué comme cela. Cela m’a attiré beaucoup d’ennuis car j’ai fait des choses que je ne voulais pas faire et qui étaient mauvaises pour moi. Maintenant, j’ai décidé de changer et de décider ce que je ne veux pas faire et ce que je veux faire.
Dire non, c’est égoïste !C’est plutôt de l’intérêt que l’on se porte à soi-même pour se préserver. Cela ne veut pas dire que je ne m’intéresserai plus aux autres.
Pour dire non, il faut se justifier ou avoir de bonnes raisonsC’est à moi seul de décider de ce qui est bon ou pas. Je n’ai pas à me justifier en permanence.
Si je ne dis pas non tout de suite, je ne pourrai pas revenir en arrière !Il est souvent possible de dire non après avoir dit oui.

3- Faites la liste des refus importants pour vous

• Dans la vie sociale : refuser d’acheter un produit à un démarcheur à domicile, refuser la mendicité…

• Au travail : refuser le surplus de travail de mes collègues (exemple Sabine), refuser les tâches qui ne font pas partie de ma fonction…

• Vie amicale : refuser à un ami de faire un sport ou une sortie (aller au football avec lui alors que l’on n’aime pas cela), refuser d’aller voir le film d’un cinéaste que l’on n’apprécie pas.

• Vie intime : refuser de partir en vacances seul(e) avec votre conjoint(e) dans un lieu qui vous déplaît, négocier les visites chez les beaux-parents.

4- Les techniques d’affirmation de soi pour oser refuser

Les techniques d’affirmation de soi de refus sont résumées dans le tableau suivant

Savoir dire non 
Vos droits et vos devoirs :   1. Se donner le droit de dire non. 2. Ne pas se sentir obligé de se justifier. 3. Négocier ensuite et ensuite seulement (après avoir dit
Vos cinq étapes   1. Dire non, ce doit être votre premier mot (« Non, je suis désolée » et pas « oui, mais »   2. Répéter non comme un disque rayé (« Je vous le redis, ma réponse est non »)   3. Faire preuve d’empathie pour montrer que vous avez bien compris (« Je suis vraiment désolé d’apprendre que tu as des difficultés financières, mais je ne souhaite pas te prêter d’argent… »), puis répéter votre refus en boucle.   4.Exprimer ses émotions négatives si l’autre insiste (“ Cela me gêne que vous insistiez”)    5. Mettre fin à la discussion (“ Ma réponse est définitive : c’est non”) en ajoutant éventuellement un geste d’opposition (tendre la main, fermer la porte, etc).
Selon le contexte :   – Exprimer votre difficulté à refuser (« Je suis vraiment désolé et embarrassé d’avoir à te dire non »). – Faire un recadrage, si la demande est manipulatrice (« Mon amitié, tu peux compter dessus, mais, pour les 500 euros ma réponse est non » – Dire non après avoir dit oui (« Je suis désolé, j’ai accepté trop vite. En fait, je dois refuser votre demande, je comprends que mon changement d’avis vous dérange, mais je dois vous dire non » )

Refuser à son supérieur de s’occuper d’un client qui vous a insulté

« Non, Monsieur ! (refus) Je suis désolé mais je ne retournerai pas voir ce client qui a été agressif avec moi !

Je comprends que vous souhaitiez que quelqu’un s’occupe de lui (empathie), mais je ne tolère pas la façon dont il m’a parlé. Je n’ai pas l’intention de me laisser rabaisser de la sorte (expression de vos émotions négatives). Si vous tenez vraiment à ce que quelqu’un s’occupe de ce client, je préfère que ce soit quelqu’un d’autre (proposition de solution) mais, moi, vu la façon dont il m’a traité, il n’en est pas question (persistance dans le refus). Je suis désolé (expression de vos émotions). »

Dans les cas délicats, on utilisera beaucoup l’empathie et l’expression des émotions à la fois les nôtres et de celles des autres pour aboutir à une négociation.

En effet, entre le « oui » sec et le « non » sec, il existe tout un éventail de réponses possibles comme le montre le schéma suivant :

OUI ←——————— Négociation ———————-> NON