Manager, Recruteur comment reconnaître les biais cognitifs ?

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L’intuition ne doit pas être confondue avec une erreur d’appréciation. Nous pouvons tous être confrontés à cet aspect de notre fonctionnement intellectuel, qui se produit de différentes manières et utilise différents mécanismes mentaux.

Ces erreurs d’appréciation, très répandues, sont étudiées en psychologie et en neurosciences sous l’appellation de biais cognitifs. Elles agissent comme des filtres déformants en affectant nos décisions sans que nous en ayons conscience.

Un fonctionnement intellectuel qui vise une économie de moyen

Notre cerveau sait reconnaître une situation enregistrée et mémorisée lorsqu’elle se présente à nouveau. C’est très pratique lorsque l’on apprend à conduire : nos automatismes nous permettent de réagir avec efficacité. En revanche, notre cerveau peut relier une situation à une autre, mémorisée mais pas tout à fait la même : notre comportement n’est alors pas toujours adapté. Notre cerveau cherche à faire l’économie de raisonnements coûteux sur le plan cognitif. Nous pouvons ainsi généraliser à partir d’une information partielle, évaluer une situation superficiellement, faire des erreurs de jugements ou les confondre avec une intuition.

Cinq biais cognitifs à éviter

  • Le biais d’ancrage fait que l’on reste « ancré » sur la première impression en se focalisant sur un point particulier, comme une aspérité ou une manifestation particulière d’une personne : si notre interlocuteur arrive en retard au premier rendez-vous, le biais d’ancrage nous la fait cataloguer comme “arrivant en retard”.
  • Le biais de halo nous amène à une généralisation erronée à partir d’une seule caractéristique la personne nous semble très élégante et chic, ce biais fait généraliser cette caractéristique (elle doit être cultivée, intelligente, etc.) en nous empêchant de voir la personne telle qu’elle est. Cela est courant avec des individus à forte notoriété.
  • Le biais de représentativité est un raccourci mental consistant à porter un jugement à partir de quelques éléments pas nécessairement représentatifs : beaucoup jugent des personnes en situation de handicap comme très courageuses et très fortes, du fait de leur handicap.
  • Le biais de cadrage se manifeste quand la formulation d’une question ou d’un feedback influence la réponse ou la prise de décision : l’utilisation de mots clivants (toujours ou jamais) ne permet pas de nuances. De même que les formulations interro- négatives comme : “ n’avez-vous jamais pensé à ? “.
  • Le biais de complexité nous fait penser que les raisonnements compliqués sont préférables aux plus simples et accorder plus de crédit aux solutions complexes.

Même en connaissant leur existence, il est difficile d’échapper à ces filtres cognitifs, car ils sont très rapides. Ils font partie du fonctionnement de notre cerveau et nous devons redoubler d’attention pour les reconnaître et s’en détacher.

Manager ou recruteur voici 6 Biais Cognitifs à repérer chez votre interlocuteur

Biais cognitifsEn quoi il consisteExemples
Biais de conformismeLa personne a tendance à agir et à penser comme les autres.Le récit d’Antoine montre qu’il se cale sur le jugement et les prises de décision de ses collègues, ce qui l’empêche de choisir une évolution professionnelle lui convenant.
Biais de statu quoLa personne a tendance à entrevoir toute nouveauté comme un risque et conserver ses acquis lui semble préférable.Élodie manifeste ce biais lorsqu’elle dit “Oui, mais non” à chaque proposition de poste.
Biais d’illusion de compétencesLorsque la personne pense savoir avec un minimum de connaissance et sans chercher à creuser plus loin: c’est le biais de l’illusion de sur-compétences». À l’inverse, la personne qui a creusé le sujet et se rend compte qu’il y a encore beaucoup à apprendre peut avoir le biais de l’illusion de sous-compétenceThomas envisage un poste avec une grande technicité dont il pense avoir la maitrise sans avoir à se former, alors qu’il n’en connait qu’une partie Sophie raconte avoir obtenu le poste de manager qu’elle souhaitait, mais ne pas se sentir à la hauteur des décisions à prendre.
Biais de croyanceLe jugement de la personne est biaisé par la croyance en la vérité ou en la fausseté de la conclusion.Corinne n’entend pas qu’elle doit sa réussite professionnelle à sa persévérance et à son travail, bien que tous les faits le prouvent, car sa croyance est qu’elle a eu de la chance.
  Biais de corrélationLa personne perçoit une relation entre deux événements non reliés entre eux, ou à exagérer une relation qui, en réalité, est faible.Dans l’évocation d’une expérience professionnelle, Valérie accorde la réussite de son rôle de manager durant trois ans à la première impression qu’elle a faite au recruteur.
Biais d’auto- complaisanceLa personne s’attribue le mérite des réussites et reporte sur autrui ou sur le contexte la cause d’un échec.Dans le récit de Jérôme, les causes de ses échecs à obtenir un poste de management sont liées aux collègues et à sa hiérarchie.